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Libération
EDITORIAL

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publié le 21 janvier 2009 à 11h03
(mis à jour le 21 janvier 2009 à 11h03)

Un président de crise, un refus de la flamboyance : sans doute attendait-on plus. C’est l’effet d’une attente excessive, d’un enthousiasme trop longuement sollicité. Point de grande envolée, point d’effet oratoire soulevant à dessein la foule. Barack Obama a prononcé un discours sobre, réfléchi, loin du charisme hypnotique qui lui avait permis de lancer sa campagne. Il n’a pas non plus énoncé de feuille de route, résumé un projet qui l’aurait relié directement au New Deal de Roosevelt ou à la «nouvelle frontière» de Kennedy.

Alors, faut-il faire la fine bouche ? Non. La relecture du texte, que nous publions en intégralité, s’impose pour porter un jugement. On y trouve la fidélité au message de la campagne, dont la promesse - une Amérique reconstruite - est ainsi réitérée de la manière la plus solennelle. On y trouve surtout, sur le fond, ce que l’esprit du progressisme américain peut produire de meilleur. Trois idées montrent la cohérence du nouveau président. Les cyniques, dit-il, ont vu le sol se dérober sous leurs pieds. La cupidité a conduit à la catastrophe. Il n’y a pas de contradiction naturelle entre la sécurité de l’Amérique et ses idéaux. Supposons un instant - et tant pis pour les hommes froids - que ces mots fragiles restent à la fois dans la tête d’Obama et dans l’action de son administration, alors la déception de surface se dissipera.

Il n’y aura pas d’état de grâce pour ce Président :

il l’a anticipé. Le rêve s’incarne, il perd de sa magie. On passe de l’espoir