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Libération

Un discours de crise

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publié le 21 janvier 2009 à 11h03
(mis à jour le 21 janvier 2009 à 11h03)

«Moi, Barack Hussein Obama, je jure solennellement de remplir fidèlement les fonctions de Président des Etats-Unis et, dans la mesure de tous mes moyens, de sauvegarder, protéger et défendre la Constitution des Etats-Unis.» Malgré l'hésitation dans la voix et le léger trou de mémoire au moment de répéter ces mots historiques prononcés par le président de la Cour suprême, John Roberts, la foule venue par centaines de milliers sur les pelouses du Mall, à Washington, a laissé exploser un immense «hourrah». A midi hier, Barack Obama est devenu le 44e président des Etats-Unis, le premier d'origine afro-américaine.

Sombre. La cérémonie aura duré à peine plus d'une heure, par une journée ensoleillée mais très froide, sur les marches de la terrasse ouest du Capitole, le parlement américain. Barack Obama a prêté serment sur la Bible ayant appartenu à Abraham Lincoln, cet autre président venu lui aussi de l'Illinois, et qui mit fin à l'esclavage. A peine investi, Barack Obama a invité ses concitoyens à se mettre rapidement au travail, dans un discours relativement sombre, même s'il a souligné le caractère historique de son élection. Rendant grâce à la nation américaine qui a permis qu'«un homme dont le père, un Africain du Kenya qui, il y a moins de soixante ans, n'aurait sans doute pas été servi dans un restaurant du coin, [puisse] aujourd'hui prêter le serment le plus sacré».

Utilisant un langage qui n'est pas sans rappel