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Libération
TRIBUNE

Un modèle exportable

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par Benoit Thieulin, ancien responsable de la Net-Campagne de Ségolène Royal, directeur de l’agence Internet la Netscouad
publié le 21 janvier 2009 à 11h04
(mis à jour le 21 janvier 2009 à 11h04)

La revitalisation démocratique opérée par Barack Obama passe par la mobilisation de masse. Elle est possible en France. Elle nécessite six réformes de structure de la vie partisane.

1 - Des primaires pour renouveler l’offre politique et mobiliser de nouveaux sympathisants. Aux Etats-Unis, les primaires renouvellent l’offre politique tous les quatre ans. Il faut vingt ans pour faire un présidentiable en France, alors qu’Obama est sénateur depuis à peine deux ans lorsqu’il lance sa campagne. Au-delà, parce qu’elles sont ouvertes, les primaires donnent lieu à un débat public qui implique des millions de sympathisants. Quatre millions d’Italiens ont voté lors de la primaire Prodi, en 2005 ! Les primaires socialistes de 2006, bien que fermées, ont donné un avant-goût de cet engouement.

2 - Faire une campagne locale à l’échelle nationale. Les partis français possèdent déjà un dense réseau local de sections. Mais il faut faire du «vrai» terrain : pas du «tractage» dans la rue, inefficace, pour occuper les militants, mais du contact direct, «personnalisé», par téléphone ou mieux encore en «porte-à-porte».

3 - Un encadrement professionnel. Faire participer des millions de sympathisants à une campagne militante suppose d'être capable de les organiser en équipe, de les former, de les suivre. A la base de sa campagne, il y a l'expérience du community organizing, pratiqué par Obama à Chicago. C'est une organisation avec un encadrement fort. Elle nécessite de déployer des équipes pr