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Analyse

Guantánamo : Obama fait un geste

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A la demande du nouveau président, les procédures des tribunaux d’exception ont été suspendues pour quatre mois.
publié le 22 janvier 2009 à 11h16
(mis à jour le 22 janvier 2009 à 11h16)

Le président américain Barack Obama, qui s'est engagé à fermer le centre de détention de Guantanamo Bay à Cuba, a fait un premier pas mardi soir, quelques heures après son inauguration, en demandant la suspension des procédures en cours dans les tribunaux d'exception militaires pendant 120 jours. Cette décision affecte 21 procédures lancées par l'administration Bush. Hier, le procès du Canadien afghan Omar Khadr, appréhendé en Afghanistan à l'âge de 15 ans, a en conséquence été suspendu. Celui des cinq accusés du 11 septembre, dont le «cerveau des attentats», Khaled Cheikh Mohammed, l'a été également.

«Inéquitable». Ce système judiciaire d'exception, instauré par le Congrès en 2006 sous la pression de George W. Bush, juge recevable en tant que «preuve» les déclarations obtenues sous la contrainte, ainsi que l'ouï-dire. Une procédure «inéquitable» pour cette raison, et pour bien d'autres, expliquaient à Libération en décembre, à Guantánamo, les avocats militaires des accusés. C'est le secrétaire à la Défense, Robert Gates, qui, sur ordre du Président, a formellement demandé au procureur général de ces «commissions militaires» de bien vouloir considérer cette requête de la Maison Blanche. Cette suspension a pour objectif officiel «de donner le temps au président nouvellement investi et à son administration de passer en revue la procédure des commissions militaires, et plus spécifiquement les cas individuels en cours devan