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Libération

L’introuvable asile des prisonniers

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Le drame de Nabil Hadjarad, algérien grandi en France et libérable.
par Rozenn Nicolle, 0
publié le 22 janvier 2009 à 11h16

Libérable depuis un an et demi, mais toujours emprisonné, Nabil Hadjarad attend impatiemment de quitter le camp militaire américain de Guantánamo, à Cuba. Soupçonné d'avoir participé à un camp d'entraînement en Afghanistan, cet Algérien de 29 ans fut arrêté en 2002. Il n'y aurait aucune preuve tangible contre lui et il n'y a pas eu de procès. Nabil n'en a pas moins passé sept années derrière les barreaux. Il fait maintenant partie de la cinquantaine de prisonniers déclarés «non dangereux» par les autorités américaines, mais qui continuent d'attendre en captivité faute d'avoir trouvé un pays prêt à les accueillir. Pour Nabil Hadjarad, l'Algérie reste pour le moment sa seule option, mais on fait mieux en matière de respect des droits de l'homme, et le jeune homme n'y a ni famille ni point d'attache. «Je ne souhaite pas retourner là-bas. J'ai peur pour ma sécurité. La France est véritablement chez moi», écrit-il à son avocate. Et son demi-frère Hakim de rajouter : «Nous l'appelons régulièrement, nous l'attendons, nous sommes sa seule famille.»

Maltraité. Né près d'Alger en 1979, c'est à peine bébé que Nabil quitte son pays afin de s'installer en France. Très rapidement, la situation se détériore. D'abord abusé par son père, puis maltraité comme en témoignent plusieurs rapports médicaux, le bambin est abandonné à l'âge de deux ans et demi. Le juge pour enfant décide de le placer dans une famille d'accueil où il vivra tranquillement pendant six années.