Ce sont les adolescents qui racontent le mieux ce qui s'est passé les 4 et 5 janvier à Zeitoun, une petite ville proche de Gaza et de la frontière avec Israël. Des filles comme Almaza Samouni, 13 ans, qui a perdu sa mère, Leïla, ses quatre frères, Ismaïl, Isaac, Nassar et Mohammed, et plusieurs cousins et cousines. Ou Kanaan Attia-Samouni, 12 ans, qui a vu un soldat israélien tirer quasiment à bout portant sur son père devant la porte de sa maison, puis sur son petit frère Ahmed, tué d'une balle dans la tête. Les Samouni, une famille d'agriculteurs plutôt aisés, perdront - d'après nos informations - 22 des leurs dans ce que les organisations humanitaires considèrent comme un «crime de guerre délibéré». Parmi eux, neuf enfants et sept femmes. Sept autres parents plus éloignés, dont trois enfants et deux vieillards, seront aussi tués. Si l'on fait le bilan des victimes, ce sont plus de 70 personnes qui ont trouvé la mort ou ont été blessées. Le bilan fourni hier par Amnesty International, qui enquête à Gaza, est encore plus lourd : 40 tués, dont 33 pour la famille Samouni.
«Les bras levés». La longue avenue Saladin, qui mène au hameau, apparaît déjà comme la prémonition du désastre. Un tsunami semble avoir remonté la rue, détruisant sur plusieurs kilomètres maisons, mosquées, ateliers, usines. La fabrique de jus de fruits Star a brûlé. Même sort pour Palestine Automobiles, le principal garage de voitures d'occasion. Des vergers entiers d'oliviers et de