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portrait

Le cabot de Moscou

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Oleg Koulik. L’artiste russe, 47 ans, qui a fait scandale il y a trois mois à la Fiac avec les photos le figurant en chien, est l’un des plus cotés de son pays.
A visitor stops to look at artist's Oleg Kulik photographs "From the Dustbin" on the eve of the opening of the FIAC 2008 contemporary art show in Paris October 22, 2008. The 35th edition of FIAC presents 189 modern and contemporary art galleries and is held from October 23 to 26. REUTERS/Charles Platiau (FRANCE) (Reuters)
publié le 24 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 24 janvier 2009 à 6h51)

Dans les années 1990, il marchait à quatre pattes et jappait comme un chien. De nos jours, il se prendrait plutôt pour Dieu, et met en scène Les Vêpres de la Vierge, un opéra de Monteverdi, au théâtre du Châtelet à Paris. Oleg Koulik est un bon témoin des métamorphoses russes de ces dernières années. «J'ai envie maintenant de faire des liturgies», explique-t-il dans son appartement atelier du centre de Moscou, où les gris-gris tibétains se mêlent aux photos de lui en dogue. «Dans mes voyages au Tibet, j'ai découvert des cérémonies très joyeuses, où tout le monde, de l'ascète au simple paysan, est réuni. Je voudrais réconcilier l'église et le cirque, imaginer de nouvelles façons de faire vivre la prière. C'est un peu ce que je tente avec Les Vêpres de la Vierge. Je transforme le théâtre du Châtelet en temple et je compte bien secouer le public, le désorienter et le détendre, pour faire passer mon message. Il n'y a qu'un seul Dieu : l'homme vivant, à côté de toi. Ma religion, c'est croire que la vie a un sens», confie l'artiste, promettant un grand renfort d'éclairages, écrans vidéo et effets sonores.

La dernière fois qu'Oleg Koulik a fait parler de lui à Paris, c'était à l'automne dernier, lorsque la police française a saisi à la Foire internationale d'art contemporain (Fiac) des photos le représentant en animal, nu et féroce. «Pour moi, c'était un cadeau de la vierge Marie, s'amuse-t-il. Je ne pouvais pas rêver d'une meilleure