Ancien conseiller de l'administration Clinton sur le Proche-Orient, Robert Malley est aujourd'hui expert à l'International Crisis Group. Il revient sur la nomination, jeudi par le président Obama, d'un émissaire spécial pour le Moyen-Orient : George Mitchell, 75 ans, architecte des accords de paix en Irlande du Nord. Ce choix pour relancer le processus de paix israélo-palestinien est «avisé et inspiré», dit Malley. «Mitchell connaît le dossier sans en être captif. Il n'est pas encombré d'arrière-pensées ou de préjugés.» Obama, juge-t-il, «a déjà fait plus de progrès en quelques jours que Bush en huit ans, en annonçant la fermeture de Guantánamo, le renoncement à la torture. Ce sont des décisions qui résonnent dans toute l'opinion publique du Moyen-Orient».
George Mitchell sera-t-il capable d’entamer un véritable processus de paix ?
Les réalités sur le terrain sont aujourd’hui plus hostiles à un processus de paix qu’elles ne l’ont été depuis bien longtemps : la guerre de Gaza, les divisions palestiniennes, la fragilité du système politique israélien, le manque de confiance totale entre les deux parties… Il est illusoire de penser qu’un processus de paix pourra déboucher rapidement sur une solution, mais cela ne veut pas dire que des progrès significatifs ne peuvent pas être faits.
Quelles sont les priorités de Mitchell ?
Consolider le cessez-le-feu et reconstruire Gaza. C’est une priorité absolue. Si le président Obama veut véritablement faire comprendre aux Palestiniens que leur souffrance lui tient à cœur, et je suis persuadé que c’est le cas, il faut qu’il aide le