«Choisissez Dieu, votez non !» A Santa Cruz, capitale du département bolivien éponyme et fief de l'opposition au président socialiste Evo Morales, les Eglises évangéliques se sont lancées dans une étonnante croisade contre le projet de nouvelle constitution que le gouvernement soumettait aux urnes, hier. Les églises accusent surtout les autorités de vouloir légaliser l'avortement et autoriser le mariage homosexuel. Mercredi, dans son avant-dernier meeting avant le référendum, Evo Morales en personne a tenu à démentir cette rumeur qui commençait à empoisonner sa campagne.
Le texte proposé aux Boliviens est essentiellement destiné à donner plus de pouvoir à la majorité indienne du pays (70 % de la population), à conserver le contrôle de l’Etat sur les ressources naturelles, notamment gazières, du pays et à limiter la taille des exploitations agricoles (à 5 000 ou 6 000 hectares, quand même) de manière à mettre en œuvre une réforme agraire.
Troubles. L'accord sur la tenue d'un référendum a été passé en octobre avec l'opposition, qui avait fomenté des troubles sanglants dans les provinces qu'elle contrôle et qui concentrent une large partie des ressources naturelles du pays (Santa Cruz, Pando, Beni, Tarija et Chuquisaca). Il prévoit aussi que le Président pourra convoquer une élection présidentielle anticipée, prévue pour décembre prochain. Evo Morales pourra y briguer un second mandat.
Depuis qu’il a été élu, en janvier 2006, le premier président indien (