La volonté du Dieu orthodoxe russe s’est exprimée ce mardi à bulletins secrets, dès le premier tour : le favori et seul connu du grand public, Kirill, 62 ans, a été élu avec 508 voix (sur 700) nouveau patriarche de Moscou et de toutes les Russies. Il dirigera la plus vaste église orthodoxe au monde, quelques 165 millions d’âmes, en Russie, mais aussi en Ukraine, Biélorussie, Moldavie, Europe de l’ouest ou même Amérique.
Sous les immenses voûtes de la cathédrale du Christ Sauveur à Moscou, entre saints et dorures, des petits isoloirs à rideaux bleus avaient été installés pour que les 700 délégués du concile élisent leur patriarche sous le seul regard du Très-Haut. Héritée de la révolution bolchévique (qui a rétabli le patriarcat, supprimé par Pierre-le-Grand), la procédure panache démocratie et arbitraire : les délégués -clercs, laïcs et moines- à ce concile avaient été choisis par les 156 diocèses, selon des procédures variables, et parfois directement choisis par les évêques. Une vieille tradition orthodoxe voulait que le patriarche soit tiré au sort, façon plus directe de « laisser Dieu le désigner ». De nos jours l'Eglise russe se veut « démocratique », même si ce n'est parfois qu'en apparence.
Avec Kirill, le patriarcat de Moscou a fait le choix d'une certaine ouverture. « Kirill est loquace, souligne Roman Loukine, directeur de l'institut de la religion et du droit à Moscou. Il a même parfois du mal à se retenir. Il aime plaire ». A la tête du d