«On en a terminé avec le passé colonial, le néolibéralisme et les grands propriétaires terriens. Le peuple a refondé la Bolivie !» Dès qu'il a été en possession des premiers résultats du référendum sur la nouvelle Constitution, approuvée dimanche au plan national par 60 % des votants, le président bolivien, Evo Morales, s'est adressé en ces termes à la foule de ses partisans, massée sur la place principale de La Paz, la capitale administrative du pays.
Le texte, défendu par le premier président indien de Bolivie, donne une place prépondérante aux communautés indigènes aymara et quetchua (environ 70 % de la population), renforce le contrôle de l'Etat sur les richesses naturelles, notamment les ressources en gaz, et prévoit que la Bolivie se «sépare» de l'Eglise catholique en devenant «indépendante» des religions. Les électeurs ont par ailleurs limité la taille des propriétés agricoles à 5 000 hectares, de manière à permettre une redistribution des terres.
Cette victoire d’Evo Morales lui donne la possibilité de briguer un nouveau mandat de cinq ans lors des élections générales anticipées qui devraient se dérouler en décembre.
Mais le résultat obtenu dimanche ne permet pas au Président de mettre un terme à la fronde des riches provinces dites du «croissant» (Santa Cruz, Beni, Pando et Tarija) qui jugent que le texte ne leur concède qu'une trop faible autonomie régionale. En août et en septembre 2008, de violents incidents avaient opposé leurs activistes aux part