Après sept mois de retard, pour cause de bataille procédurière entre la défense et l’accusation, le tout premier procès de la Cour pénale internationale (CPI) a enfin commencé, hier à La Haye. Accusé de crimes de guerre, Thomas Lubanga, ancien milicien congolais, n’a montré aucune émotion. En costume sombre, la tête souvent baissée, le front plissé et les mains jointes, l’accusé a écouté, sans avoir à prendre la parole.
Diplômé en psychologie de l'université de Kisangani, ancien marchand de haricots puis d'or à Bunia, cet homme de 48 ans est accusé d'avoir enrôlé de force et fait participer à des hostilités des centaines d'enfants de moins de 15 ans, dans la région de l'Ituri, au nord-est de la république démocratique du Congo (RDC), entre le 1er septembre 2002 et le 13 août 2003. «A ce stade, notre client plaide non-coupable», a annoncé, hier, son avocate principale, la Française Catherine Mabille.
«Miniature». A l'autre bout d'une salle d'audiences plaquée de bois clair et toute en longueur, l'Argentin Luis Moreno-Ocampo, le procureur de la CPI, s'est levé devant un parterre de robes noires, pour présenter l'acte d'accusation. «Le groupe armé de Lubanga a systématiquement recruté des enfants soldats et les a entraînés à tuer, piller et violer, a-t-il martelé. Ils avaient 9, 11, 14 ans. Ils ne peuvent pas oublier la terreur qu'ils ont ressentie ni celle qu'ils ont infligée.»Deux brefs documents vidéos à l'appui,