Menu
Libération

Un vrai pas vers la fin de l’impunité

Article réservé aux abonnés
Malgré les limites posées par ses statuts et le manque de moyens, la CPI a acquis une légitimité.
publié le 27 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 27 janvier 2009 à 6h51)

Et finalement, elle tourne. Chargée, selon son préambule, de juger les crimes «qui défient l'imagination et heurtent profondément la conscience humaine», la Cour pénale internationale (CPI), entrée en fonction en juillet 2002, a commencé hier son premier procès. D'ici la mi-février, les juges de la chambre de mise en accusation vont très probablement confirmer l'inculpation pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide, lancée par son procureur, l'Argentin Luis Moreno-Ocampo, à l'encontre du président soudanais Omar el-Béchir pour les atrocités commises au Darfour. C'est un coup d'accélérateur alors qu'il y a encore un an, le président de la CPI, le Canadien Philippe Kirsch, estimait que«la marche vers l'universalité [de la justice, ndlr] pendra un certain nombre d'années, voire de décennies».

Enquêtes. Rêvée dans l'après-Seconde Guerre mondiale, enterrée par la guerre froide, relancée à la fin des années 90 après le succès des deux tribunaux dit «ad hoc» - celui pour l'ex-Yougoslavie et celui pour le Rwanda - cette première cour permanente dépendant des Nations unies démontre aujourd'hui qu'elle peut travailler, malgré les verrous de son statut.

La Cour n’est compétente que si le territoire où a été commis le crime est celui d’un pays ayant le ratifié le traité. Or, tous les Etats qui craignent d’avoir à rendre des comptes (Russie, Chine, Inde, tous les pays arabes - à l’exception de la Jordanie, Israël, Etats-Unis, et tant d’