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Libération

Barack Obama, l’Européen

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publié le 28 janvier 2009 à 6h52
(mis à jour le 28 janvier 2009 à 6h52)

On ne s’en rend pas assez compte. L’ampleur et la vitesse des changements introduits par Barack Obama sont telles qu’on n’en mesure encore ni la profondeur ni les conséquences, surtout pour l’Europe qui devra désormais traiter avec un président des Etats-Unis dont plus grand-chose ne la différencie.

Malgré trois décennies de libéralisation continue des économies mondiales, il y avait un modèle américain et un modèle européen. L’un ne reposait plus que sur le marché et l’idée que ce qui était bon pour les plus riches était encore meilleur pour tous. L’autre, «l’économie sociale de marché», continuait d’accorder un rôle économique à la puissance publique, dans la protection, notamment, des plus démunis. Leur différence restait criante mais, dès son discours d’investiture, Barack Obama l’a réduite en deux phrases, les plus à gauche, les plus européennes en tout cas, qu’on puisse prononcer sur les marches du Capitole.

«La question à nous poser aujourd'hui, a-t-il dit, n'est pas de savoir s'il y a trop ou pas assez d'Etat mais s'il aide les familles à trouver des emplois décemment payés, des soins médicaux abordables et une retraite qui ne soit pas indigne.»«Le marché est inégalé dans sa capacité à accroître les richesses et étendre la liberté, a-t-il ajouté dans le même souffle, mais cette crise nous a rappelé que, faute d'une étroite surveillance, il peut échapper à tout contrôle et qu'une nation ne peut pas longtemps prospérer si elle ne favorise q