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analyse

Crise à Madagascar: l'embarras bleu-blanc-rouge

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La France reste prudente mais pas inactive face aux événements sur l'île, soucieuse de ne pas reproduire ses maladresses de 2002, quand le Quai d'Orsay avait tardé à reconnaître la victoire du président Ravalomanana.
State security forces stand at a street in the Malagasy capital, Antananarivo January 27, 2009. Tens of thousands of opposition supporters protested against the president in Madagascar's capital on Wednesday, two days after an earlier rally descended into violence that killed nearly 40 people. Picture taken January 27, 2009. REUTERS/Rasoanaivo Clarel Faniry (MADAGASCAR) (REUTERS)
par THOMAS HOFNUNG
publié le 28 janvier 2009 à 18h56
(mis à jour le 28 janvier 2009 à 18h57)

Profil bas de rigueur. Accusé dans un passé récent de s’ingérer à mauvais escient dans les affaires intérieures de Madagascar, la France se montre très prudente dans la gestion de la crise politique qui secoue actuellement son ancienne colonie, indépendante depuis 1960. Prudente, mais pas inactive.

Ce mercredi, le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, s'est ainsi entretenu avec le président malgache, Marc Ravalomanana, et son rival, le maire d'Antananarivo, Andry Rajoelina, pour «trouver une issue pacifique et durable à la crise». L'ancienne puissance coloniale se dit attachée au respect de «l'ordre constitutionnel» et affirme vouloir rester «strictement impartiale».

Pas si simple, note-t-on à Paris. Car quand le Quai d’Orsay se tait, l’opposition malgache se croit soutenue par la France. Et quand l’ancienne puissance coloniale affirme son attachement à l’ordre constitutionnel, le président Ravalomanana assure qu’elle va l’aider à arrêter les fauteurs de troubles…

Un hôte encombrant: l'ancien président Ratsiraka

Le souvenir de la crise des années 2001 et 2002 est dans tous les esprits. Durant plus de six mois, Paris avait renâclé avant de prendre acte de la victoire de Marc Ravalomanana sur le président sortant Didier Ratsiraka, un proche de Jacques Chirac, alors au pouvoir à l’Elysée. Il avait fallu l’arrivée de Dominique de Villepin au Quai d’Orsay pour que la diplomatie française change - tardivement - de cap.

Dans la crise actuelle, Paris doit compter avec un hôte encombrant. Didier