«Le crime organisé s'est en partie rendu maître de la nuit madrilène.» Francisco Granados, en charge de la sécurité du gouvernement de la capitale, tire la sonnette d'alarme. Enlèvements, vengeances entre bandes, trafic de cocaïne, achats de licences sur fond de corruption municipale, passages à tabac pour dettes liées à la drogue… D'après la Garde civile, qui a créé un service spécifique pour lutter contre ces réseaux mafieux, les discothèques de Madrid et de ses environs sont le théâtre d'une violente rivalité entre clans. Rivalité qui a récemment fait couler du sang : à la mi-janvier, un videur roumain de discothèque, Catalin Stefan, dit «Cata», s'est fait descendre à bout portant devant le Heaven, un local en vogue en plein centre de Madrid, entre l'Opéra et la Puerta del Sol. Dans la course-poursuite, le meurtrier, Carlos Monge, un Espagnol de 26 ans se faisant appeler El Cuchillos (l'homme aux couteaux), a aussi abattu un responsable de la discothèque. Les policiers concluent vite à un règlement de comptes.
Caïd. El Cuchillos ferait partie des Miamis, un clan mafieux apparu à la fin des années 90 pour contrôler le trafic de drogue et qui aurait maille à partir avec la Bande à Ivo, un groupe criminel bulgare plus récent. L'enjeu ? Le contrôle de la sécurité des discothèques de la capitale, où travaillent environ 20 000 portiers. Ces dernières années, «Ivo le Bulgare», chef de l'entreprise de sécurité Apolo Check, serait devenu, de source policière, l