On se souvient du champion du droit d’ingérence qui, dans un rapport commandité par Total, avait absous la compagnie pétrolière française des soupçons de travaux forcés en Birmanie lors de la construction d’un oléoduc. Voici l’ancien French doctor Bernard Kouchner affublé ces jours-ci d’un nouveau costume peu reluisant : celui de conseiller de potentats africains en matière de santé, surtout soucieux de recouvrer les factures impayées, y compris après sa nomination à la tête de la diplomatie française.
Cette accusation extrêmement grave, Pierre Péan la porte dans un ouvrage à paraître mercredi (1), et dont l'hebdomadaire Marianne publie cette semaine les bonnes feuilles. L'affaire, qui avait déjà filtré il y a deux semaines sur le site Internet du même magazine, avait alors été qualifiée d'«allégations inexactes» par le principal intéressé, qui ne souhaite pas s'exprimer publiquement. Elle fleure bon cette «Françafrique» qui, décidément, ne veut pas mourir.
L'histoire débute lors de la petite «traversée du désert» connue par la personnalité politique préférée des Français. Après la réélection de Jacques Chirac à l'Elysée, en mai 2002, Bernard Kouchner quitte le ministère de la Santé. Peu après, il se lance dans le consulting. En 2003 et 2004, comme l'avait révélé à l'époque la Lettre du Continent, les sociétés Imeda (International Medical Alliance) et Africa Steps - dirigées par deux de ses proches, Eric Danon et Jacques Baudouin - signent deux contr