L’Union européenne semble retomber dans la léthargie dont le volontarisme de Nicolas Sarkozy l’avait tirée durant six mois. Alors que la crise bancaire, financière et économique, n’en finit pas de faire des ravages, au point que les marchés s’interrogent sur la pérennité de l’euro, et que l’Union a du affronter depuis le début de l’année deux crises internationales majeures (Gaza et l’embargo russe sur le gaz), il semble n’y avoir plus personne à la barre du navire européen : la République tchèque, qui a succédé à la France à la tête de l’Union, refuse d’agir et de réagir, comme le constate plusieurs capitales européennes pour s’en désoler ou s’en réjouir.
Et la Commission européenne, présidée par José Manuel Durao Barroso, est incapable de prendre le relais, confirmant sa marginalisation. L’illusion d’une Union enfin à la hauteur de ses ambitions semble se dissiper.
«Nicolas Sarkozy empoignait le drapeau européen et avançait sans attendre personne», s'amuse un diplomate européen : «On n'avait pas d'autres choix que de le suivre ou pas. Les Tchèques, eux, nous consultent d'abord pour savoir s'il faut empoigner le drapeau européen, puis s'il faut avancer. Alors, évidemment, il ne se passe rien.» Pour un diplomate d'un grand Etat membre, «une présidence d'un petit pays ne marche que s'il s'adosse aux trois grands. Ce qu'ont fait, par exemple, les Slovènes qui, au premier semestre 2008, nous appelaient sans arrêt. Les Tchèques eux ne téléphonent jamais.»