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Libération

Madrid veut juger Israël

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Justice . Une accusation de crime contre l’humanité pour un raid sur Gaza en 2002.
publié le 3 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 3 février 2009 à 6h51)

Après avoir provoqué la fureur des autorités du Salvador, du Guatemala et de la Chine pour son «ingérence dans les affaires intérieures du pays», la justice espagnole déclenche aujourd'hui l'ire du gouvernement israélien d'Ehud Olmert. Un juge de l'Audience nationale de Madrid - la principale instance judiciaire d'Espagne - veut en effet mettre sur le banc des accusés sept hauts-dirigeants et chefs militaires israéliens pour de supposés «crime contre l'humanité» commis contre des Palestiniens à Gaza. Non pas lors des récentes attaques, mais à l'occasion du largage d'une bombe par un F16, le 22 juillet 2002, qui avait tué un activiste du Hamas, Salah Chehadeh, et 14 civils, dont une majorité d'enfants et de nouveaux-nés.

Une plainte, déposée par le Centre palestinien des droits de l'homme, a été jugée recevable par le juge, Fernando Andreu, au titre de la compétence universelle reconnue par la justice espagnole pour tout «génocide ou crime contre l'humanité». C'est aussi sur cette base que le juge Baltasar Garzón avait ordonné l'arrestation de l'ex-dictateur chilien Augusto Pinochet, à Londres, en 1999.

L'initiative espagnole a été qualifiée de «délirante» par un gouvernement d'Olmert. Parmi les sept dirigeants et gradés militaires susceptibles d'être déclarés poursuivis pour crime contre l'humanité, il y a du beau monde. A commencer par l'ancien ministre de la Defense, Binyamin Ben-Eliezer, actuellement en charge des infrastructures. Sans ou