Historien du Moyen-Orient, professeur d’études arabes à l’université Columbia, à New York, conseiller de la délégation palestinienne aux pourparlers de paix dans les années 90, Rashid Khalidi a longtemps été voisin et ami de Barack Obama lorsqu’ils habitaient tous les deux à Chicago. Le professeur, né à New York et d’origine palestinienne, n’est plus en contact aujourd’hui avec le nouveau président américain ; mais il a maintes fois tenté par le passé de le convaincre de la nécessité pour les Etats-Unis d’adopter une approche plus respectueuse des droits des Palestiniens. Comment juge-t-il aujourd’hui les initiatives de Barack Obama sur le Moyen-Orient ?
Quelle nouvelle approche l’émissaire de Barack Obama au Moyen-Orient, George Mitchell, peut-il apporter ?
Il apportera une vision nouvelle s'il s'appuie sur son expérience en Irlande du Nord, où il a obtenu un accord de paix en faisant en sorte que toutes les parties, sans exception, s'assoient à la table des négociations. Le Hamas [considéré comme un mouvement terroriste aux Etats-Unis, ndlr] est beaucoup plus populaire chez les Palestiniens que le Fatah, qui a perdu toute légitimité depuis les bombardements de Gaza. L'escamoter signifierait qu'on ne veut pas véritablement faire la paix.
Les Américains doivent-ils encourager une réconciliation interpalestinienne ?
Si les Etats-Unis continuent leur politique de division des Palestiniens en renforçant le Fatah pour écraser le Hamas, ils courent à l’échec. Ils devraient, à l’inverse, aider à une réconciliation qui permettra de remettre sur pied un gouvernement palestinien représentatif, à même de faire cesser la violence et de négocier avec Israël. P