Demain se tiendra à La Haye, un procès inédit : celui de la journaliste française Florence Hartmann.
Florence Hartmann est accusée d'avoir livré des «informations confidentielles» sur des décisions de la chambre d'appel du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), dans le cadre du procès de Slobodan Milosevic. Ces archives que le TPIY avait obtenues, devaient permettre de déterminer le rôle réel de la Serbie dans le génocide de Srebrenica en juillet 1995. Pour avoir évoqué les conséquences dramatiques de ces décisions dans trois pages de son livre Paix et Châtiment (pages 120 à 122), elle risque sept ans de prison et jusqu'à 100 000 euros d'amende.
La gravité et le caractère inique de cette accusation nous poussent aujourd’hui à souligner devant l’opinion publique les récentes dérives d’un tribunal dont nous avions été parmi les premiers à souhaiter la création et que nous avons soutenu sans relâche malgré le scepticisme qui avait accompagné sa mise en place.
On doit tout d'abord se demander pourquoi l'accusée est poursuivie pour «outrage à la cour», alors qu'il n'a jamais été souligné par le TPIY que les informations révélées par la journaliste ne devaient pas être diffusées. Le tribunal a rendu publique l'existence de ces «informations confidentielles» dans plusieurs documents avant même la publication du livre de Florence Hartmann. Pourquoi est-elle la seule accusée alors que ces informations ont été portées à maintes repr