Plus de sept ans après, Claudia Rugeles a enfin embrassé son mari hier. L’épouse de l’ex-gouverneur colombien Alan Jara, otage de la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) depuis juillet 2001, a retrouvé hier après-midi son mari, libéré. Rugeles, qui aura douté jusqu’au bout, a vécu les derniers jours d’attente pendue à son téléphone. Fin décembre, les ravisseurs avaient promis de relâcher son époux, avec quatre membres des forces de l’ordre et un autre élu, Sigifredo López.
Comme Ingrid Betancourt avant sa libération, le politicien faisait partie d’un groupe d’otages que les Farc voudraient échanger contre leurs membres prisonniers de l’Etat. Par son geste, la guérilla tente de reprendre l’initiative après une année 2008 catastrophique. Deux de ses principaux dirigeants ont été abattus, son fondateur est mort et son «butin» humain a fondu : Betancourt et 14 de ses compagnons ont été libérés dans un coup des services secrets, puis un autre politicien s’est enfui avec un déserteur.
Méfiance. Isolé, le nouveau chef des Farc, Alfonso Cano, a saisi la main tendue par «Colombiens pour la paix». C'est à ce groupe de défenseurs des droits de l'homme, de journalistes et de politiciens de gauche qu'il a promis de livrer les 6 otages, après un échange de lettres entamé en septembre dernier.
La méfiance entre pouvoir et rebelles a failli tout faire capoter. Après des semaines de négociations, il a été établi qu’une délégation de la Croix-R