Il y a un plaisant côté anti-Sarkozy chez Obama. On l’a vu avec les symboles de l’investiture, flambeurs chez l’un qui s’affiche après son élection dans un restau bling-bling des Champs Elysées, consensuels chez l’Américain, qui occupe tous les quartiers de Washington. Tout comme l’affiche des concerts, ringardise chez le Français, de vraies stars chez l’autre : Mireille Mathieu ou Christian Clavier contre Bruce Springsteen ou Aretha Franklin.
Plus profondément, tout les sépare dans leur discours, rhétorique et gouvernance. Obama ne joue pas des peurs de ses interlocuteurs. Dans son discours le jour de son investiture, il poursuit une réflexion substantielle sur la fonction du gouvernement et de l’Etat dans un monde et un pays en crise. Sans slogan racoleur, sans personnalisation outrée, sans pétulance. Les premières décisions du président américain montrent tout autant sa volonté de tenir ses promesses, y compris sur des sujets difficiles et controversés comme la torture ou l’avortement.
Obama n’a pas profité des premières semaines de sa présidence pour passer des législations opportunistes récompensant ses amis, comme le bouclier fiscal. De même, il écoute et respecte l’opposition, un critère fondamental dans une démocratie. S’il a pris des républicains dans son gouvernement, c’est pour leurs compétences, pas pour faire un coup politique.
Comme si Obama, une fois élu, cherchait davantage à rassembler qu’à diviser, à convaincre plutôt que racoler.
La vertu en politique n’est pa