Une «analyse préliminaire»sur les crimes de guerre commis à Gaza lors de la dernière offensive israélienne été annoncée mardi par Luis Moreno-Ocampo, dans une interview à l'hebdomadaire The Times. Le procureur argentin de la Cour pénale internationale (CPI), à La Haye, a affirmé avoir reçu 210 appels de Palestiniens et d'ONG lui demandant d'enquêter. L'opération «Plomb durci» menée par l'armée israélienne aurait fait 1 350 morts et 5 450 blessés parmi les civils palestiniens. Selon Amnesty International, des crimes de guerre ont été commis par les deux camps : l'armée israélienne a utilisé du phosphore blanc contre les civils palestiniens, tandis que les roquettes du Hamas sont tombées sur des civils israéliens.
Faut-il voir dans l’annonce du procureur de la CPI un revirement total ? Le même Luis Moreno-Ocampo avait en effet déclaré début janvier ne pas avoir compétence sur Israël. La CPI ne peut juger que les citoyens de ses pays membres, ou des crimes commis sur le territoire de ses pays membres, dont Israël ne fait pas partie, pas plus que l’Autorité palestinienne. Les Palestiniens ont toutefois usé le 22 janvier d’une possibilité réservée aux Etats non-membres de la CPI, et reconnu la juridiction du tribunal international. Seul problème : l’Autorité palestinienne elle-même peine à se faire admettre en tant qu’Etat. Des avocats palestiniens estiment que les territoires palestiniens représentent un Etat «de fait» dans la bande de Gaza, depuis que l’Etat hébreu s’en