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Libération
grand angle

«Haaretz», l’agora d’Israël

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Refusant l’unanimisme ambiant, le quotidien de gauche est le seul à faire débattre partisans et opposants de l’intervention à Gaza.
publié le 5 février 2009 à 6h52
(mis à jour le 5 février 2009 à 6h52)

Assis à une table de café sous le soleil de Tel-Aviv, le journaliste le plus détesté d'Israël ne semble pas inquiet. Pourtant, essayez de prononcer le nom de Gideon Levy dans une assemblée d'Israéliens et c'est l'hystérie. A cause de lui, en particulier depuis l'opération de l'armée israélienne à Gaza, son journal, Haaretz, a perdu nombre de lecteurs qui, furieux, se sont désabonnés. Pas calmé, Gideon Levy a débuté la semaine avec un violent éditorial dénonçant «le silence des juristes» de son pays qu'il blâme de ne pas oser se pencher sur les accusations de «crimes de guerre» commis à Gaza. Et le journaliste, désabusé de la vie politique nationale, conclut, à quelques jours des élections générales du 10 février : «On se retrouve avec un ministre de la Défense, Ehud Barak, qui prône la liquidation des terroristes jusque dans leur salle de bains…»

Dans le même numéro duquotidiende gauche, un reportage d'Amira Hass, autre célébrité journalistique. Cette spécialiste des Palestiniens écrit de Gaza alors que les autorités israéliennes interdisent aux reporters israéliens d'y aller - officiellement pour leur propre sécurité.

«On sait que c’est dangereux pour elle, d’autant qu’elle avait été expulsée de Gaza par le Hamas quand elle avait décrit l’oppression subie par la population, mais ce n’est pas au gouvernement de décider de ce qui est dangereux ou pas. C’est mon rôle, déclare fermement Dov Alfon, le directeur de la rédaction. Nous sommes l