Nouri al-Maliki superstar ! Qui, en mai 2006, au moment de sa nomination, aurait parié un dinar sur le Premier ministre irakien, un homme sans charisme et sans relief, un candidat de compromis nommé au terme d’interminables tractations entre partis chiites ? Pourtant, c’est cet homme qui est sorti grand vainqueur des élections provinciales irakiennes de samedi. Qui, il y a deux ans et demi, au pire de la guerre civile, aurait seulement imaginé que des élections puissent se tenir presque sans violences et sur la quasi-totalité du territoire, à l’exception des trois provinces kurdes, qui votent à une autre date, et de la province de Kirkouk, dont le recensement est repoussé à plus tard ?
Satisfaction. Même si cela ne suffit pas à faire de l'Irak la démocratie à l'occidentale rêvée par les stratèges néoconservateurs, le scrutin régional de samedi offre plusieurs motifs de satisfaction. A commencer par le calme relatif dans lequel ont pu se tenir la campagne et le vote. Ce sont essentiellement les forces irakiennes, et non l'armée américaine, qui ont pris en charge la sécurité. Ces élections ont vu le retour de la communauté sunnite dans le jeu politique irakien. Troisième leçon : les partis religieux, du moins ceux qui ont mené campagne sur l'identité confessionnelle, sont en recul. «Toutes les forces se réclamant d'un Etat, d'un centre, ont été récompensées par les électeurs, analyse Hosham Dawood, chercheur irakien au CNRS. Maliki a compris que le