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Libération

La Grande-Ile, otage d’un conflit entre deux hommes

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Andry Rajoelina reproche au président Ravalomanana son affairisme.
publié le 9 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 9 février 2009 à 6h51)

Lors de son accession au pouvoir en 2002, Marc Ravalomanana incarnait l’espoir d’une vie meilleure pour de nombreux Malgaches. Sept ans plus tard, ses forces de sécurité ont tué, ce week-end, plusieurs dizaines de partisans du maire de la capitale, Andry Rajoelina. Comment en est-on arrivé là ?

Pourquoi Ravalomanana est-il contesté ?

Cruelle ironie de l’Histoire : lors des élections contestées de 2001, l’entrepreneur qui promettait des lendemains qui chantent à une population très pauvre était soutenu par la rue face à l’«Amiral rouge», le président sortant Didier Ratsiraka, qui refusait de céder le pouvoir. A l’issue d’un bras de fer de six mois, émaillé de violences, mais de peu de morts, le patron de l’entreprise agroalimentaire Tiko s’emparait du pouvoir, tandis que Ratsiraka prenait le chemin de l’exil en France. Bien que réélu démocratiquement, de justesse, en 2006, Ravalomanana a déçu une fraction croissante des Malgaches. S’il a multiplié les grands travaux, le Président n’est pas parvenu à améliorer le quotidien des habitants de la Grande-Ile. Ces derniers mois, l’exaspération est montée d’un cran quand l’opinion a appris qu’il avait prévu d’acheter un luxueux Boeing présidentiel et de louer 1,3 million d’hectares de terres en jachère à la firme coréenne Daewoo. Soit la moitié de la Belgique.

Qui mène la contestation ?

A la surprise générale, un quasi-inconnu, ex-DJ reconverti dans l’affichage publicitaire, était élu, en décembre 2007, maire d’Antananarivo, la capitale