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Libération

La mort d’Eluana au cœur du débat sur l’euthanasie

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Italie. Le Sénat voulait interdire l’arrêt de son alimentation forcée.
Car accident victim Eluana Englaro, who has been in a coma for 16 years, poses in an undated family photo in Lecco. Italy's top court could have the final word on whether a man can remove the feeding tube which has kept his comatose daughter alive for 16 years, in a landmark right-to-die case that has split the country. Englaro, 37, has been in a vegetative state and receiving food and water artificially at a hospital in the northern Italian town of Lecco since a 1992 car crash. The country's top court, the Corte di Cassazione, began debating on November 11, 2008 whether an appeal against a July ruling by a lower tribunal -- which, for the first time in Italy, authorised the removal of the feeding tube -- was legitimate. REUTERS/Handout (ITALY). FOR EDITORIAL USE ONLY. NOT FOR SALE FOR MARKETING OR ADVERTISING CAMPAIGNS. (REUTERS)
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 10 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 10 février 2009 à 6h51)

Après des années de bataille judiciaire et de conflit politique qui se sont transformés au cours des derniers jours en une mini-crise institutionnelle, un simple communiqué a mis un terme hier soir au cas d’Eluana Englaro, la jeune Italienne plongée dans un coma végétatif depuis dix-sept ans.

Dans la clinique d'Udine, où elle avait finalement été accueillie vendredi pour cesser d'être alimentée et hydratée, Eluana Englaro est décédée malgré les tentatives de Silvio Berlusconi de bloquer jusqu'au bout ce qu'il avait qualifié de «crime». L'annonce de la mort de la jeune femme, qui avait été victime d'un accident de la route en 1992, lorsqu'elle n'avait que 20 ans, a été annoncée dans la soirée au Sénat alors que les parlementaires avaient été convoqués en urgence par le chef du gouvernement pour adopter une texte empêchant de laisser mourir Eluana. «Que le Seigneur l'accueille et pardonne à ceux qui l'ont conduit là», a commenté le cardinal Lozano Barragan, président du Conseil pontifical pour la santé, qui affirmait récemment : «Interrompre l'alimentation et l'hydratation équivaut à un abominable assassinat.»

Sous la pression du Vatican, l'affaire Eluana Englaro a profondément divisé la péninsule et a pris ces derniers jours un tour très violent après la décision de Berlusconi de défier le président de la République et la magistrature et de recourir à des procédures d'urgence pour, a-t-il soutenu, «ne pas avoir la responsabilité de sa mort».