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Analyse

Le vote israélien sous le signe de la sécurité

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Un climat de peur a dominé la campagne et devrait favoriser l’extrême droite dans le scrutin d’aujourd’hui.
Avigdor Lieberman, leader of Yisrael Beiteinu party, is flanked by security personnel after a visit to the Western Wall, Judaism's holiest prayer site, in Jerusalem's Old City February 9, 2009. Israel's national election is likely to be a cliff-hanger, pollsters said on Monday, on the eve of a vote right-winger Benjamin Netanyahu's Likud party had been forecast to win. REUTERS/Damir Sagolj (JERUSALEM) (REUTERS)
publié le 10 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 10 février 2009 à 6h51)

«La plus stupide et vide campagne qu'on n'a jamais eue… On se retrouve avec ce spectacle décevant, soporifique, avec trois candidats de seconde zone sans un iota de différence entre eux», écrit l'éditorialiste Gideon Levy dans Haaretz. Soporifique ? Plus que cela, anesthésiante. Surtout ne parler de rien. Pas de plan de paix, pas des colonies en Cisjordanie, pas d'Etat palestinien, pas de négociations avec la Syrie, pas du chômage en hausse, du quart de la population sous le seuil de pauvreté, pas de la récession… Et surtout pas du bilan militaire, politique, diplomatique ou moral des trois semaines de guerre à Gaza.

«Homme fort». Les candidats en tête dans ces élections anticipées - pour cause de corruption du Premier ministre actuel, Ehud Olmert, obligé de démissionner - jouent à qui sera «l'homme fort» capable d'assurer la sécurité d'Israël. La ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, évidemment, part avec un handicap pour être cet «homme fort», face à l'ex-Premier ministre «Bibi» Nétanyahou - qui ponctue chacune de ses phrases du mot «force» - et Ehud Barak, le ministre de la Défense, qui revêt son uniforme d'ancien général et annonce qu'il «mènera le pays comme il a mené la guerre»…

La sécurité a donc été le seul thème agité dans cette campagne. Pour faire peur. Ainsi, Nétanyahou a fait un show du haut d'une colline surplombant l'aéroport Ben Gourion, à la limite de l'éventuel futur Etat palestinien, et s'est écrié :