La pression est devenue trop forte : Prague s'est résigné à convoquer un sommet européen extraordinaire sur la crise économique. Il aura lieu à Bruxelles d'ici la fin du mois. Jusque-là, Mirek Topolanek, le chef du gouvernement tchèque et président en exercice du Conseil européen, faisait la sourde oreille, peu convaincu par la valeur ajoutée européenne en ce domaine. Mais, samedi, à Munich, la chancelière allemande et le chef de l'Etat français lui ont forcé la main en annonçant une «initiative commune».
Sous l'œil approbateur d'Angela Merkel, Nicolas Sarkozy a souligné que les deux pays avaient décidé d'agir ensemble pour que «l'Europe soit plus unie, plus volontaire, plus réactive sur le plan économique». Il était dès lors clair que Berlin et Paris allaient réclamer un sommet extraordinaire, comme l'a confirmé la «lettre commune» franco-allemande publiée hier soir. Topolanek a pris les devants et a fait savoir, dès hier matin, qu'il était prêt à réunir les chefs d'Etat et de gouvernement afin d'examiner de nouvelles mesures de soutien aux banques et à l'économie.
Agacement. Ce bras de fer confirme la dégradation des relations entre Prague et Paris : Sarkozy ne cache plus son agacement devant l'inertie tchèque depuis le 1er janvier. Jeudi soir, lors de son interview télévisée, il a même accusé Prague de favoriser les délocalisations : «Qu'on crée une usine Renault en Inde pour vendre des Renault aux Indiens est justi