«D'ici une ou deux semaines, l'armée aura repris tous les territoires des Tigres.» Chemise rayée et pantalon soigné, Vinayagamoorthy Muralitharan reçoit dans le jardin d'une des planques que lui a fournies le gouvernement sri-lankais, dans les environs de Colombo. Autour de lui, six membres des forces spéciales sont sur le qui-vive, guettant le moindre mouvement dans les alentours. D'autres forment un deuxième rideau de sécurité autour du bâtiment. Plus connu sous le nom de Karuna Amman, l'homme est la cible numéro 1 des Tigres de libération de L'Eelam Tamoul (LTTE), le mouvement indépendantiste qui, après trente-sept ans de conflit, semble aujourd'hui sur le point d'être anéanti (lire ci-contre). Il a en effet passé vingt-deux ans à leurs côtés, avant de retourner sa veste, en 2004, pour rejoindre le camp gouvernemental. Une trahison sans précédent dans l'histoire de cette guérilla ultra-disciplinée, d'autant plus surprenante que le «colonel Karuna» était le numéro 2 du mouvement, juste en dessous du chef historique, Velupillai Prabhakaran. «C'est un homme totalitaire, qui pense comme un duc, ne tolère pas la contradiction et n'écoute personne, dit de celui-ci Karuna. J'étais le seul à pouvoir lui parler franchement, les autres leaders sont tous terrorisés devant lui. Mais il n'a jamais voulu reconnaître ses erreurs.» Il raconte ainsi comment son chef lui a «hurlé dessus» et l'a «traité de traître» lorsque la délégation à laquell
Reportage
Au Sri Lanka, les Tigres «sans soutien au sein de la population»
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par Pierre Prakash
publié le 11 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 11 février 2009 à 6h51)
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