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vu du Japon

Les hôpitaux nippons en plein chaos

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Japon . Avec la fermeture de 250 services d’urgence, les cas de décès pour faute de prise en charge se multiplient.
publié le 11 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 11 février 2009 à 6h51)

Après avoir été rejeté par 14 hôpitaux qui ont invoqué tantôt un manque de lits, tantôt l’absence de médecins spécialisés, un homme de 69 ans, gravement blessé dans un accident alors qu’il circulait à vélo, à Itami, dans la préfecture de Hyogo (près de Kobe), est mort d’une hémorragie, dans la clinique qui avait fini par l’accueillir. C’était le 20 janvier. Il est la dernière victime en date d’une série noire dans les hôpitaux de l’archipel, liée à la fermeture de services d’urgence et au manque de médecins spécialisés en unités de soins intensifs.

Urgences fermées. «La crise est sans précédent, explique le docteur d'un grand hôpital de Tokyo, préférant garder l'anonymat. C'est le résultat de mauvaises politiques de santé. Les budgets coupés et les quotas instaurés au cours des dernières années dans notre système de santé ont des effets désastreux. La vérité est qu'au final, les gens que nous sommes censés soigner meurent !» D'après ce médecin, près de 250 services d'urgence ont été fermés depuis quatre à cinq ans à travers le pays. Tokyo aurait ainsi perdu «15 à 20 services d'urgence». Une information que le ministère de la Santé confirme indirectement, sans entrer dans le détail des chiffres, en reconnaissant que des «plans d'économies ont été adoptés dans la plupart des préfectures de l'archipel».

Autre illustration d’une médecine en crise : en septembre, une Japonaise enceinte de neuf mois, acceptée en dernier recours à