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grand angle

«On s’en sort en rencontrant un homme»

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Lana, 26 ans, Hongroise
publié le 11 février 2009 à 6h52
(mis à jour le 11 février 2009 à 6h52)

Lana, un faux prénom, ne souhaite pas qu'on la décrive, ni qu'on donne des détails sur sa vie. Ce n'est pas qu'elle ait peur, assure-t-elle, ou qu'il soit question d'un proxénète. Elle nie faire partie d'un réseau de prostitution et affirme être «indépendante».

«Au début, c'était mon petit copain. Je ne l'ai su qu'après, on appelle ça un loverboy. J'avais 19 ans, on allait en boîte, je m'éclatais. C'était la fête, à Budapest. Et puis il m'a emmenée à Amsterdam et là, j'étais plus ou moins forcée. Je n'avais plus mon passeport et il est reparti. Maintenant, je ne suis plus forcée, j'ai mes papiers, mais je travaille comme prostituée. C'est ce que je fais pour le moment.

En principe, il est interdit de travailler plus de douze heures d’affilée quand on est en vitrine. Mais il arrive qu’on fasse douze heures à Amsterdam et ensuite qu’on enchaîne sur douze heures à La Haye. On tient le coup avec de la coke. Il y a tout le temps des filles qui vont et qui viennent. On est là pour faire plus, plus, plus.

Je connais Thérèse van der Helm et le centre P rostitution et santé. Thérèse est géniale, elle fait du bon travail. Aider ceux et celles qui veulent en sortir, pourquoi pas ? Mais la vérité, je pense, c’est qu’on s’en sort souvent en rencontrant un homme. C’est comme ça.

On rencontre un homme, un client régulier, qui veut bien se marier pour les papiers. C’est le grand truc si on ne veut pas quitter le pays. Alors, on régularise la situation et si on a de la chance,