Menu
Libération

Morgan Tsvangirai, Premier ministre de combat au Zimbabwe

Article réservé aux abonnés
publié le 12 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 12 février 2009 à 6h51)

Il aurait dû être de l'autre côté. Hier, c'est en tant que nouveau Premier ministre que Morgan Tsvangirai a prêté serment devant son rival, le président du Zimbabwe, Robert Mugabe. Son investiture met ainsi fin à près d'un an de tensions et de rebondissements au sommet de l'Etat, sur fond de déliquescence économique et d'épidémie de choléra. En mars 2008, le dirigeant du parti d'opposition MDC (Mouvement pour le changement démocratique) était arrivé en tête lors du premier tour de la présidentielle. Mais le camp de Mugabe, au pouvoir dans l'ex-Rhodésie depuis 1980, a refusé d'admettre sa défaite. Suite à une campagne d'intimidations et de violences contre les membres du MDC, Tsvangirai décidait de boycotter le second tour. Hier, le nouveau Premier ministre a demandé l'arrêt immédiat des violences politiques : «Nous ne pouvons plus nous permettre de voir des frères se battre parce qu'ils n'ont pas la même opinion politique», a-t-il lancé dans un stade de la capitale, Harare. De son côté, Mugabe a promis de coopérer avec son nouveau Premier ministre au sein de leur futur gouvernement d'union. Celui-ci comptera 31 ministres, dont 16 octroyés à l'opposition. Le plus sensible, le ministère de l'Intérieur, qui contrôle la police, sera codirigé par les deux camps. Syndicaliste à l'origine, Morgan Tsvangirai a déclaré que la reconstruction du pays «prendrait du temps». L'économie est en ruines, et l'épidémie de choléra qui sévit depuis plusieurs mois a fait, à ce j