A 790 km au-dessus de la Sibérie, la collision n’a fait aucun bruit. On n’était pas dans un film de science-fiction, mais dans la réalité de l’espace, silencieuse, et sans pitié pour les erreurs. Aussi, mardi, lorsque le vieux satellite militaire russe de 900 kg, inutilisé, s’est trouvé sur la trajectoire d’un des satellites de communication du réseau américain Iridium, plus rien ne pouvait sauver ce dernier.
Cette collision n’est pas tout à fait une première. Dans les annales des collisions spatiales, on connaît les chocs entre et avec des débris, petits ou gros, provenant d’étages supérieurs de fusées. En juillet 1996, le satellite français Cerise était endommagé lors d’une collision avec un débris provenant d’un étage d’Ariane. On connaît celle d’un cargo automatique russe Progress avec la station spatiale Mir, mettant les cosmonautes en danger de mort. On connaît aussi la collision volontaire de missiles avec des satellites : Américains, Russes et Chinois (une fois) l’ont fait pour prouver aux autres puissances spatiales leur vulnérabilité. Et deux satellites Cosmos russes se sont entrechoqués, il y a une dizaine d’années. Mais, perdre un satellite de télécomsde cette manière, c’est nouveau.
La mésaventure d’Iridium devrait relancer les projets de surveillance de l’espace. Déjà, le Pentagone, la Nasa, ou l’Agence spatiale européenne (ESA) utilisent les catalogues d’objets spatiaux - débris de plus de 10 cm et satellites - tenus à jour par le Norad (le commandement militair