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Libération

Hugo Chávez, l’eurodéputé et les six «gorilles»

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Venezuela. Un Espagnol expulsé pour avoir critiqué le Président.
publié le 16 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 16 février 2009 à 6h51)

«Je ne regrette absolument rien.» A son arrivée à Madrid, hier, l'eurodéputé espagnol Luis Herrero, membre du Parti populaire européen (PPE, droite), a assumé les propos qu'il a tenu vendredi à Caracas et qui lui ont valu d'être expulsé manu militari du Venezuela.

Alors que 17 millions de Vénézuéliens étaient appelés aux urnes hier pour se prononcer par référendum sur un amendement constitutionnel permettant notamment la réélection du président Hugo Chávez au-delà de 2012, Luis Herrero avait cru bon de déclarer publiquement que «Chávez a des comportements typiques d'un dictateur, incompatibles avec tout paramètre démocratique». Le député critiquait notamment l'extension de l'ouverture des bureaux de vote jusqu'à 18 heures, soit deux de plus que pour les autres scrutins. Simple invité du parti vénézuélien Copei (démocrate-chrétien), Herrero n'avait pas le statut d'observateur officiel, l'Europe n'ayant envoyé aucune délégation.

Tibisay Lucena, présidente du Conseil national électoral, avait immédiatement demandé que l'élu européen quitte le pays pour «préserver le climat de paix et le bon déroulement du processus électoral». Selon Herrero, «six gorilles» l'ont conduit à l'aéroport pour y être expulsé vers l'Espagne. Le gouvernement espagnol a exprimé son «indignation» à l'ambassadeur vénézuélien en poste à Madrid. De son côté, le président Chávez affirme espérer que cette expulsion ne «nuirait en rien aux relations»