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Libération
TRIBUNE

Justice pour Constantina Kouneva et ses collègues

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par Vicky Skoumbi, pour la revue grecque Alèthéia et Dimitris Vergetis, pour la revue grecque Alèthéia
publié le 16 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 16 février 2009 à 6h51)

A Athènes, il n'y a pas que les voitures et les banques qui ont brûlé. Il y a une femme qui a été brûlée au vitriol parce qu'elle a osé s'opposer aux conditions de travail moyenâgeuses qui lui sont imposées. Le soir du 23 décembre dernier, Constantina Kouneva a été agressée par deux inconnus qui lui ont brûlé le visage au vitriol et l'ont ensuite forcée à avaler une quantité mortelle d'un acide corrosif. Constantina Kouneva est une immigrée bulgare installée en Grèce depuis dix ans. Elle travaillait comme agent d'entretien dans une entreprise de sous-traitance qui loue ses travailleurs (Oiko MET), dans leur grande majorité des femmes étrangères, aux organismes publics.

Les femmes qui assurent ce travail pénible sont obligées, sous la menace de licenciements sans indemnités, de travailler dans des conditions moyenâgeuses et avec des salaires de misère largement inférieurs au Smic. Payées moins d'heures que leur temps de travail réel, souvent non déclarées, assurant des heures supplémentaires non payées, elles vivent sous un vrai régime de terreur sachant que la feuille blanche que leur employeur les a obligées à signer à leur embauche peut se transformer à tout moment en «une lettre de démission volontaire». Qui plus est, si elles sont licenciées, leur nom figurera sur «la liste noire», ce qui signifie qu'elles ne retrouveront plus jamais du travail dans le même secteur. D'ailleurs, elles n'ont pas à subir que le harcèlement moral systématique mais également le harcèlement sex