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Libération

Le port du hijab dans la police agite la Norvège

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Laïcité. Le foulard pourrait intégrer l’uniforme officiel.
publié le 16 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 16 février 2009 à 6h51)

Autoriser ou non les fonctionnaires de police à porter le foulard islamique ? Le gouvernement norvégien de centre gauche est dans l'embarras. Début février, le ministère de la Justice s'était dit prêt à intégrer le hijab dans l'uniforme des forces de l'ordre. Mais il y a une semaine, marche arrière : Knut Storberget, le ministre de la Justice, a annoncé qu'il allait d'abord procéder à des consultations. «On ne dit pas non, mais on ne dit pas oui non plus», précise-t-il. A l'origine de ce revirement, une forte mobilisation dans le pays, y compris au sein de la majorité, où la question est loin de faire l'unanimité.

«Neutralité». Tout commence avec une lettre envoyée à la Direction générale de la police à l'automne, par une jeune femme de 23 ans, d'origine algérienne, arrivée en Norvège il y a huit ans. Son rêve : devenir policière, mais à condition de pouvoir porter le foulard. La directrice de la police n'y voit aucun inconvénient.

Elle s'en explique dans un courrier adressé à son ministre de tutelle, où elle suggère de suivre l'exemple de la Suède et de la Grande-Bretagne, deux pays qui ont déjà autorisé les policières à porter le hijab. Rappelant que le nombre d'immigrés devrait doubler en Norvège d'ici 2020, Ingelin Killengreen affirme que «la nécessité de pouvoir recruter largement et de s'assurer que la police reflète toutes les couches de la société, indépendamment des convictions et de l'ethnicité, doit prévaloir sur l'exigence de neutralit