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Athée souhait

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Christopher Hitchens. Star du magazine Vanity Fair, le polémiste d’origine anglaise fait un tabac aux Etats-Unis avec son brûlot antireligion.
publié le 17 février 2009 à 6h52
(mis à jour le 17 février 2009 à 6h52)

L'homme qui a osé défier Dieu en terre d'Amérique supporte mal le décalage horaire. Epaules basses et paupières lourdes, Christopher Hitchens dit qu'il vit à un train d'enfer et qu'il est un «peu surpris de tout ce qui se passe autour de lui». Depuis plus d'un quart de siècle qu'il est installé à Washington, il a pourtant fait de la controverse son fonds de commerce. Journaliste-écrivain-essayiste, incontestable star du magazine sur papier glacé Vanity Fair, son accent british, sa gouaille et son allure fripée sont devenues outre-Atlantique autant de signes distinctifs d'un intellectualisme européen engagé et polémique. Christopher Hitchens écrit sur tout et ne se refuse rien. En une vingtaine de livres et des centaines d'articles, il s'est attaqué pêle-mêle à la monarchie britannique, Henry Kissinger, Bill Clinton et mère Teresa. Mais cette fois, comme il le dit lui-même : «C'est autre chose. Je suis entré en résistance active contre la religion, et cela marque une étape déterminante dans ma petite existence», assène-t-il très sérieusement en sorte de préambule.

Tout est parti d'un livre, Dieu n'est pas grand : comment la religion empoisonne tout, publié en 2007 aux Etats-Unis, désormais traduit en français. En deux ans, Hitchens, qui a endossé déjà pas mal de costumes, s'est taillé les habits du pourfendeur le plus en vue de la chose religieuse dans un pays où le conservatisme chrétien reste une valeur sûre. Il n'a cessé d'enchaîner les m