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Libération

Barack Obama et le casse-tête iranien

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publié le 18 février 2009 à 6h52
(mis à jour le 18 février 2009 à 6h52)

«Commençons par Mohammad Khatami», m'avait-il dit aussitôt. Je venais de demander à cette figure de la révolution iranienne, exilée en Europe, si l'ex-président réformateur pouvait remporter la présidentielle de juin et pourquoi Mahmoud Ahmadinejad, l'actuel président, avait si vite accepté les ouvertures de Barack Obama. «Les deux choses sont liées», avait-il répondu. C'est parce que la candidature de Khatami le menace qu'Ahmadinejad arrondit les angles, sur tous les dossiers.

Un rappel, d’abord. De loin, la République islamique paraît aussi uniforme que le voile imposé à ses femmes. De près, c’est un pays à la vie politique intense, un pays double, théocratique et démocratique, où la confiscation du pouvoir par les mollahs n’empêche ni leurs divisions de s’étaler sur la place publique, ni des élections de peser sur le cours des choses car, aussi étroitement contrôlées qu’elles soient par le régime, leurs résultats sont peu truqués.

Il y a deux pouvoirs en Iran, celui des citoyens qui élisent Président et députés, et celui de la hiérarchie religieuse dont les instances coiffent les institutions républicaines. Guide suprême en tête, ce second pouvoir est le vrai. Les forces armées, la justice et la télévision lui sont subordonnées. Sans son aval, personne ne peut briguer une fonction élective mais, dans l’établissement des listes de candidats, le Guide, Ali Khamenei, ne peut pas plus ignorer l’état de l’opinion que les rapports de force au sein du clergé et l