Professeur de sciences politiques à l’université d’Urbino (Marches), Ilvo Diamanti analyse les raisons du succès de Silvio Berlusconi.
Pourquoi la crise économique n’a pas d’effet sur la popularité du chef du gouvernement ?
L’Italie vit dans le syndrome de la récession depuis environ six ou sept ans. La crise a été en quelque sorte métabolisée et n’a pas influencé le vote. D’autant que Silvio Berlusconi, revenu au pouvoir il y a moins d’un an, n’en est pas considéré comme le responsable. En outre, comme dans presque toute l’Europe, le centre gauche n’est pas capable de présenter une offre politique crédible et acceptable. En Italie, la question se double d’un véritable problème de leadership à gauche. A cela, il faut ajouter une vraie capacité de la droite berlusconienne à définir des causes du malaise social et à orienter les ressentiments de la population. Le problème de l’école est par exemple résolu en donnant la responsabilité aux enseignants, celui de l’Etat en en imputant les causes sur les fonctionnaires.
La victoire de Silvio Berlusconi a-t-elle un caractère structurel ?
Nous sommes revenus à une situation similaire à celle que l’on a connue dans le passé. La gauche est retombée à un niveau d’environ 35 % des voix. De l’autre côté, Silvio Berlusconi l’emporte parce qu’il parvient à cimenter de forces politiques distinctes. Depuis 1945, il n’y a qu’une élection où le centre gauche a fait électoralement jeu égal avec la droite, c’était en 2006, avec la victoire de Romano Prodi.
Pourquoi le président du Conseil s’est-il personnellement engagé dans cette élection régionale ?
Silvio Berlusconi a effectivement choisi de politiser un enjeu local pour le transformer en test national. En cela, il a pris un gros risque. Son pri