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Une vidéo et un enfant divisent le tribunal des Khmers rouges

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Cambodge . Premier bras de fer entre la défense de Douch et les procureurs.
publié le 19 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 19 février 2009 à 6h51)

Derrière ses lunettes fines, Douch sera resté impassible et silencieux durant les deux jours de son audience préliminaire à Phnom Penh. Depuis son box d’accusé des Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens (CETC), l’ex-directeur du centre de torture S-21, où ont péri sous ses ordres au moins 12 380 adultes et enfants, s’est contenté d’écouter et de prendre des notes. Tout comme les parties civiles, il n’était pas autorisé à s’exprimer lors de cette audience destinée à fixer le cadre du premier procès contre la terreur khmère rouge qui a décimé plus de 1,7 million de personnes entre 1975 et 1979.

«Pardon». Ce n'est que «fin mars», selon une porte-parole de la cour, que le fond du dossier sera abordé. Kaing Guek Eav, alias Douch, pourra alors répondre de ses accusations pour crimes de guerre, crimes contre l'humanité, tortures et meurtres avec préméditation. «Il est désireux de s'expliquer devant les victimes et demander pardon, explique son avocat français, François Roux. Lui qui a fait acte de culpabilité ne veut pas être cloué au pilori et apparaître comme le bouc émissaire du régime.»

Les échanges des deux derniers jours, parfois techniques, ont néanmoins permis aux procureurs et à la défense d’entamer un premier bras de fer. Les deux parties ont notamment débattu de l’utilisation, lors du procès, d’un film vietnamien de sept minutes. Cette vidéo diffusée par l’ONG Documentation center of Cambodia (DC-Cam) montre l