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Libération
pour mémoire

Londres embarrassé par un détenu de Guantánamo

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Terrorisme. Un Ethiopien aurait été torturé avec l’accord britannique.
publié le 23 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 23 février 2009 à 6h51)

Première libération de ce genre depuis l’arrivée d’Obama à la Maison Blanche, un Ethiopien devrait être relâché aujourd’hui du camp de Guantánamo, où il était détenu sans raison depuis plus de quatre ans. Binyam Mohamed est attendu cette semaine en Grande-Bretagne, son pays d’adoption, où les ONG de défense des droits de l’homme se sont mobilisées depuis des années pour lui. Paradoxalement, cette libération risque d’embarrasser le gouvernement britannique, dont les services secrets sont soupçonnés d’avoir aidé, à l’époque, leurs homologues américains dans l’interrogatoire et la torture de cet homme de 30 ans, contre qui toutes les charges de terrorisme avaient finalement été abandonnées en octobre.

Né en Ethiopie, Binyam Mohamed était arrivé à Londres avec sa famille à l'âge de 15 ans, pour y obtenir l'asile politique. En 2001, quelques mois avant le 11 septembre, il se rend en Afghanistan puis au Pakistan, selon ses défenseurs pour découvrir des pays musulmans «de ses propres yeux».

Sur le chemin du retour vers Londres, il est arrêté à l’aéroport de Karachi, en avril 2002, accusé de terrorisme et enfermé au Pakistan - où il aurait été interrogé, notamment par un membre du MI5, les services militaires britanniques. Il sera ensuite transféré au Maroc, puis en Afghanistan, avant d’atterrir finalement à Guantánamo en 2004.

Au Maroc, il est interrogé sur de supposés réseaux islamistes à Londres, sur la base de documents apparemment transmis par le MI5 - les juges londonien