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Libération

La dérive anticlandestins du gouvernement Zapatero

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Espagne. Alors que le chômage explose, la police traque partout les sans-papiers.
publié le 24 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 24 février 2009 à 6h51)

James Aweya se souviendra douloureusement de son séjour à Madrid, où cet ingénieur en électronique était invité par un centre de recherche. La semaine dernière, ce Canadien d’origine ghanéenne, 47 ans, se trouvait à l’aéroport de Barajas, sur le point de rentrer chez lui. Soudain, des policiers le jettent au sol, lui passent les menottes et le rudoient. Une heure plus tard, il est relâché, sans excuse ni explication. Les policiers se sont trompés de cible, ils cherchaient à interpeller un clandestin. Or, l’ingénieur noir avait ses papiers en règle.

L’épisode, dont la presse s’est fait l’écho, illustre un scandale qui salit l’image «humaniste» du gouvernement socialiste de José Luis Zapatero : la chasse aux clandestins pour remplir des quotas d’arrestations. Quitte à tomber dans le délit de faciès et à pratiquer l’amalgame entre étrangers illégaux et délinquants.

Consigne. Dans la capitale, la police nationale traque les clandestins un peu partout : dans l'aéroport, les gares, les bouches de métro, voire dans la rue ou sur des chantiers. Le scandale a éclaté lorsque les médias ont divulgué une directive policière affichée dans un commissariat de Vallecas, au sud-ouest de Madrid. Il y est recommandé aux agents d'«interpeller des sans-papiers, quels qu'ils soient, en dehors du district si besoin est». Car il s'agit avant tout de faire du chiffre. Dans ce commissariat, le quota est fixé à 35 détentions par semaine.

Embarrassé, le ministre de l'Intérieur, A