«Mais pourquoi me parlez-vous de démembrement ? Qui a dit cela ? Ai-je jamais dit une telle chose ?» Ce n'est pas tous les jours que Nicolas Sarkozy est obligé de démentir de si funestes intentions. Depuis plus d'un mois, la presse de Kinshasa l'accusait de préparer rien de moins que l'amputation de la république démocratique du Congo (RDC). Dans un entretien donné à plusieurs quotidiens congolais, il s'est attaché à dissiper les malentendus avant sa visite prévue fin mars.

A l'origine de ce «quiproquo», des déclarations intempestives de Sarkozy, un mois auparavant, devant le corps diplomatique réuni à l'Elysée. Le Président avait plaidé pour une «nouvelle approche» afin de régler «de façon globale» l'instabilité dans les Grands Lacs. Qualifiant le Rwanda de «pays à la démographie dynamique et à la superficie petite» et la république démocratique du Congo de «pays à la superficie immense et à l'organisation étrange des richesses frontalières», le chef de l'Etat lançait : «Il faudra bien qu'à un moment ou à un autre, il y ait un dialogue qui ne soit pas simplement un dialogue conjoncturel mais un dialogue structurel : comment, dans cette région du monde, on partage l'espace, on partage les richesses et on accepte de comprendre que la géographie a ses lois, que les pays changent rarement d'adresse et qu'il faut apprendre à vivre les uns à côté des autres ?»

Il n'en fallait pas plus pour que Kinshasa soupçonne Paris de vouloir