«Le changement est déjà là !» disait une banderole géante au-dessus de l'estrade du meeting. Jeudi soir, à Bilbao, dans le pavillon de la Casilla plein comme un œuf de militants socialistes agitant des ikurriñas (drapeaux basques), un José Luis Zapatero euphorique se montrait convaincu du «virage historique» de dimanche : pour la première fois depuis la fin du franquisme, les sondages indiquent que les nationalistes modérés du PNV pourraient perdre le pouvoir à la tête d'Euskadi, le Pays basque espagnol. Et le futur lehendakari (le nom donné au chef de l'exécutif basque) pourrait bien être un socialiste, Patxi López. Même si sa formation - comme d'ailleurs aucune autre - ne semble pouvoir obtenir la majorité absolue au Parlement autonome basque. Patxi López, un proche de Zapatero, pourrait, d'après les enquêtes d'opinion, capitaliser sur la nette victoire des socialistes aux législatives de mars 2008 face à la droite.
Harangues. Dès lors, l'actuel lehendakari, Juan José Ibarretxe, un nationaliste enflammé, est sur la sellette. Au pouvoir depuis dix ans, la popularité de cet homme obstiné n'a cessé de diminuer. La fermeté face à ETA d'Ibarretxe, qui condamne avec force tous les attentats des séparatistes armés, n'est pas en doute. Mais, ce qui a fini par lasser l'opinion, c'est son insistance à convoquer un référendum d'autodétermination auprès des 3 millions de Basques. Or, ce type de consultation ne peut se faire