L’annonce du retrait américain d’Irak, qui suit de peu l’organisation, en janvier, d’élections provinciales réussies, pourrait faire croire que le pays est définitivement sorti de la zone rouge. Ce serait une très dangereuse illusion alors que les nouveaux équilibres irakiens sont aussi fragiles que provisoires. Si pour l’Amérique, la guerre va se terminer, comme l’a promis Barack Obama, l’Irak est loin d’en être sorti.
Première menace, la présence d’Al-Qaeda, qui continue de déstabiliser deux provinces, celle de Diyala, à l’est de Bagdad, et celle de Ninive, autour de Mossoul, dans le nord du pays. Dans ces deux régions, le mélange de populations kurdes et arabes se révèle un cocktail explosif sur lequel prospèrent les combattants jihadistes, qui prétendent défendre les intérêts arabes et sunnites. En l’absence d’une armée de l’air digne de ce nom et d’une logistique distincte de celle de l’armée américaine, l’armée irakienne serait bien en peine de mener toute seule les grandes offensives afin de venir à bout des dernières forces qaedistes. L’armée irakienne, de plus en plus efficace, est encore loin d’être autonome.
Camp retranché. Régulièrement, de sanglants attentats-suicides à Bagdad et dans les villes saintes chiites viennent rappeler que le retour au «calme» des derniers mois n'est perceptible qu'à l'aune de l'enfer irakien. Hérissée de murs antibombes, Bagdad ne ressemble pas à une ville comme les autres, mais à un camp retranché. La capitale irakienn