L
es fouilles se poursuivaient hier dans l’enceinte du quartier général des Bangladesh Rifles (BDR). Soixante-dix officiers manquaient toujours à l’appel après la mutinerie meurtrière qui a éclaté mercredi au sein de cette unité paramilitaire chargée de la protection des frontières du pays.
Après avoir repris jeudi le contrôle de cette gigantesque base située en plein cœur de la capitale, Dacca, les soldats ont retrouvé les corps de 73 gradés, et ceux d’une vingtaine de leurs proches, massacrés par les mutins. Une quarantaine de cadavres, dont celui du chef des BDR, le major général Shakil Ahmed, ont notamment été découverts vendredi dans une fosse commune. Le lendemain, une dizaine d’autres était déterrés dans une fosse semblable, tandis que d’autres dépouilles étaient récupérées dans les égouts du complexe, où se trouvaient 15 000 hommes au moment de la révolte. Des officiers postés dans tout le Bangladesh avaient en effet convergé sur la base de Dacca pour une réunion.
Hausse des soldes. Dans ce pays particulièrement pauvre, secoué depuis deux ans par une crise politique majeure et touché de plein fouet par l'inflation, la colère couvait depuis des mois au sein des BDR. Ils se sont révoltés mercredi après que leurs supérieurs, issus de l'armée régulière, ont refusé de leur accorder une hausse de leur solde, des subventions pour leur repas et des congés supplémentaires. Au-delà de ces requêtes, la mutinerie est aussi le résultat d'une vieille discorde, les BDR acceptan