C'est aujourd'hui à 14 heures que la Cour pénale internationale (CPI) pourrait lancer, pour la première fois de sa jeune histoire, un mandat d'arrêt contre un chef d'Etat en exercice. Hier, le procureur de cette cour instituée en 2002, a réaffirmé disposer «de lourdes preuves» contre le président soudanais, Omar el-Béchir. «Nous avons plus de trente témoins différents qui diront comment il a tout dirigé et contrôlé», a précisé le magistrat argentin, Luis Moreno-Ocampo, à propos de la répression menée par les forces de Khartoum au Darfour.
A la suite de l’irruption de mouvements rebelles dans cette vaste région de l’ouest du Soudan, le régime de Khartoum s’est lancé dans une violente campagne de répression contre les populations civiles, essentiellement noires, qui a fait plusieurs centaines de milliers de morts. En juillet, le procureur Moreno avait demandé aux juges de la CPI d’émettre un mandat d’arrêt pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité au Darfour.
Au pouvoir à Khartoum depuis 1989, Béchir a pris les devants. Lors de l'inauguration, hier, d'un barrage à Méroé, à environ 500 kilomètres au nord de la capitale du Soudan, il a lancé : «Toute décision de la CPI n'aura aucune valeur pour nous. […] Elle ne vaudra pas l'encre avec laquelle elle aura été écrite.»
Ces dernières semaines, Omar el-Béchir a multiplié les déplacements à travers le pays comme s’il était en campagne, battant le rappel de ses partisans. Des manifestations sont