Ronds de jambe sur le pont des premières pendant que, dans les cales, la voie d'eau s'élargit, l'Union avait, dimanche, des airs de Titanic. Ses chefs d'Etat et de gouvernement étaient réunis, à Bruxelles, pour un conseil extraordinaire demandé par Pris et Berlin. Consacré à la crise mondiale, ce sommet s'imposait car tous les indicateurs, partout, passent du rouge au violet mais qu'en est-il sorti ?
Rien, absolument rien car c’est ne rien décider qu’éviter, au prix de contorsions, une querelle ouverte sur le protectionnisme supposé du plan d’aide français à l’industrie automobile ; que préférer des mesures «au cas par cas» au plan de soutien immédiat que demanderaient les économies des nouveaux pays membres et que repousser l’idée, défendue par Nicolas Sarkozy, d’un plan de sauvetage européen du secteur automobile pour lui substituer des prêts aux différentes marques du continent.
Alors, oui, d’accord, cela aurait pu être pire. Les Européens auraient pu se contredire, afficher leurs désaccords, claquer les portes. Ils se sont, au contraire, arrangés pour ne pas le faire. Ils ont envisagé de raccourcir les délais d’entrée dans l’euro pour aider à la stabilisation des pays répondant aux critères de la monnaie unique. Ils ont même répudié - quelle merveille - toute tentation de protectionnisme entre les 27 Etats de l’Union mais, voilà, ce fut tout.
Ce n’est pas, déjà, le naufrage. L’Union a survécu à bien d’autres moments autrement plus difficiles, mais le problème est que